Rencontre avec Jason Chan, chargé de communication pour Fondacio Asia
Sabine MALDAGUE: Bonjour Jason! Merci d’avoir accepté cet interview ! J’espère que vous allez bien!
Jason: Merci Sabine! Tout va bien, pour moi, aux Philippines!
Sabine: Je vous ai invité ici ce matin pour une courte interview sur la situation aux Philippines et plus particulièrement sur la situation de Fondacio! Alors, commençons ! Depuis quand êtes-vous en quarantaine aux Philippines et comment gérez-vous cela?
Jason: Nous sommes en confinement depuis le 18 mars. Pour ma famille cela se passe plutôt bien car nous avons assez de nourriture pour le moment et nous avons une épicerie à proximité de chez nous! Nous travaillons tous moins, mais nous nous en sortons plutôt bien!
Sabine: Pouvez-vous travailler tout en étant en confinement ?
Jason: Oui, comme la plupart de mon travail se fait en ligne sur le site Web de Fondacio Asia et sur nos réseaux sociaux, je peux faire tout ce que je faisais au bureau depuis chez moi!
Sabine: Pourriez-vous me donner un exemple type de votre programme quotidien ?
Jason: J’essaie de garder les mêmes horaires de travail et de travailler aussi régulièrement que si j’étais au bureau même si personne n’est là pour vérifier mon travail, mais en même temps je peux faire des tâches à la maison que je ferais habituellement après ma journée au bureau et j’essaye de me détendre davantage! Je pense que c’est bénéfique pour moi car en plus de faire mon travail, je peux profiter davantage de la compagnie de ma famille!
Sabine: Le confinement a-t-il eu un impact sur l’agenda de Fondacio Asia?
Jason: Nous n’avions pas de grands événements spécifiques prévus donc pas de grosse annulation, mais c’est quand même un gros changement pour nos projets. Par exemple, l’IFFAsia a dû annuler ses cours car elle ne peut pas accueillir de personnes extérieures. Young Lives Yangon a dû reporter ses cours. Le centre Young lives au Laos a eu beaucoup de chance car les cours ont pris fin juste avant les premiers cas de Covid19 et les étudiants ont été renvoyés chez eux avant que le Laos ne soit en quarantaine. Le centre Young Lives de Malaisie avait prévu de commencer à proposer des cours en ligne en septembre prochain et le confinement lui a permis de démarrer ce projet quelques mois plus tôt.
Sabine: Êtes-vous en mesure de continuer à assister aux groupes de prière auxquels vous allez habituellement?
Jason: Oui, j’assiste localement à un groupe de prière avec des jeunes. Nous avons pu programmer deux rendez-vous sur Skype, ce n’est pas aussi bon qu’un groupe de prière physique mais c’est mieux que rien!
Sabine: Pensez-vous que le confinement peut vous faire grandir personnellement?
Jason: Etre en quarantaine, m’a donné beaucoup d’occasions de travailler sur moi-même! J’ai eu le temps de travailler sur mon plan pour l’année et d’évaluer les premiers mois. Cela nous donne également le temps de regarder notre communauté et de voir ce que nous pouvons améliorer ou changer et ce qui a été positif ! Être en quarantaine m’a aussi donné le temps de lire un livre, ce que je n’avais pas souvent le temps de faire avant! Et cela m’a aussi donné l’occasion de contacter des gens avec qui je ne parle pas habituellement, comme des vieux amis d’école, pour voir comment ils se portent et prendre des nouvelles !
Sabine: Savez-vous ce que vous allez faire après la fin du confinement?
Jason: Je suppose que je vais juste retourner au bureau! Je n’ai encore rien de prévu! Je pense que je serai le même à l’extérieur mais j’espère qu’à l’intérieur je serai une meilleure personne grâce au travail que j’aurai fait sur moi pendant ce temps offert à moi!
Sabine: Avez-vous quelque chose à ajouter?
Jason: Oui, je pense que c’est aussi le bon moment pour réfléchir sur notre société! Beaucoup de gens privilégiés se plaignent parce qu’ils pensent que le confinement complet est excessif et qu’ils veulent avoir la liberté à laquelle ils sont habitués, mais nous devons penser à toutes les autres personnes issues de familles très pauvres. Dans nos YLDC, il y a beaucoup de jeunes issus de milieux très défavorisés, je me demande comment ils s’en sortent en ce moment car ils ne peuvent pas travailler et ne gagnent donc pas d’argent! Cela doit être très dur pour eux! Je veux aussi penser aux professionnels de santé qui ont du mal à se rendre au travail dans les hôpitaux parce qu’il n’y a plus de transports en commun, j’ai entendu dire que certaines personnes faisaient de leur mieux pour les aider et j’en suis très heureux! Il faut aussi penser aux malades dans les hôpitaux bondés qui doivent être gardés dans des tentes car il n’y a pas assez d’espace pour eux à l’intérieur du bâtiment! Pour conclure, je pense que la crise offre beaucoup de perspectives mais nous devons être en mesure de les analyser et d’y répondre.