Par Patrick Hereng
Nous habitons au centre de PARIS (1er Arrondissement) et avons régulièrement des voyages à l’étranger (Afrique, Asie, …) en plus de notre activité professionnelle. Avec le confinement, tout s’est brutalement arrêté et nous nous sommes réfugiés dans notre maison secondaire dans la Drôme. C’est un confinement naturel car le premier voisin est à 1 km ….
Toutes nos activités sociales se sont donc arrêtées du jour au lendemain, comme pour tout le monde.
Un élément important de notre vie parisienne était notre « fraternité de couple ». Nous nous réunissions environ tous les mois avec 3 autres couples parisiens pour échanger des nouvelles et réfléchir en couple sur un sujet spécifique lié à l’actualité de nos couples.
Le confinement a donc aussi mis un coup d’arrêt à cette pratique et nous nous sommes dit que le virtuel pouvait être une réponse à notre besoin d’échange entre couples. Nous avons donc planifié le 30 mars notre première fraternité de couple virtuelle …
Et le résultat fut sympathique et étonnant: en plus de l’échange convivial de nouvelles durant l’apéro skype, nous avons ressenti la proximité et la fraternité entre nous avec beaucoup de bienveillance. Les trois jeunes couples vivent plutôt bien le confinement. Ils jonglent avec la grossesse ou leur bébé tout en étant en télétravail ou au chômage partiel.
Ils prennent plus de temps pour échanger dans leur couple et faire des activités (sport, cuisine, …) ensemble. Ils arrivent à trouver du temps pour prier et de méditer.
Petit clin d’œil pour nous: nous avons pu profiter des applaudissements à Paris à 8 heures.
Suite aux nouvelles, un texte a permis de recentrer la discussion sur les impacts du confinement et de l’après-confinement. Nous avons ensuite eu un temps en couple (hors connexion) à partir des questions ouvertes.
Ce temps a été apprécié par tous les participants et nous avons été surpris de constater la même implication que dans la fraternité physique. Il a été utile même avec des couples «sans problème» dans la situation actuelle.
Alors, je vous recommande de nous copier. Vous pouvez prendre du temps avec votre conjoint ou partenaire de confinement pour répondre aux questions. Vous pouvez également associer quelques amis et commencer par un apéritif skype.
Vous trouverez ci-joint une trame que vous pouvez copier, diffuser ou amender sans modération
Patrick HERENG
Couple et confinement: l’amour au temps de Corona.
Effet secondaire du virus: l’occasion de revoir ses priorités dans la frénésie contemporaine. A cette occasion, nous partageons un beau texte de Raffaele Morelli, psychiatre et président fondateur de l’Institut de médecine psychosomatique de Riza.
Je crois que le cosmos a sa façon de rééquilibrer les choses et ses lois, quand elles deviennent trop bouleversées. Le moment que nous vivons, plein d’anomalies et de paradoxes, fait réfléchir …
Dans une phase où le changement climatique, causé par des catastrophes environnementales, a atteint des niveaux inquiétants. D’abord la Chine, puis tant d’autres pays, sont contraints au blocage; l’économie s’écroule, mais la pollution diminue considérablement.
L’air s’améliore; nous utilisons un masque, mais nous respirons …
Dans un moment historique où, partout dans le monde, se réactivent certaines idéologies et politiques discriminatoires, rappelant avec force un passé mesquin, un virus arrive, qui nous fait expérimenter que, en un instant, nous pouvons nous aussi devenir les discriminés, ségrégués, ceux qu’on bloque aux frontières, qui amènent la maladie.
Même si nous n’y sommes pour rien.
Même si nous sommes blancs, occidentaux et que nous voyageons en première classe
Dans une société fondée sur la productivité et la consommation, dans laquelle nous courons tous 14 heures par jour après, on ne sait pas pourquoi, sans samedi ou dimanche, sans plus de pause dans le calendrier, soudain arrive le «stop».
Tous à l’arrêt, à la maison, pendant des jours et des jours.
A faire compte d’un temps dont nous avons perdu la valeur, dès qu’il n’est plus mesurable en argent, en profit.
Savons-nous seulement quoi en faire?
Dans une période où l’éducation de nos propres enfants, par la force des choses, est souvent déléguée à diverses figures et institutions, le virus ferme les écoles et nous oblige à trouver des solutions alternatives, à réunir les mères et les papas avec leurs propres enfants.
Cela nous oblige à reconstruire une «famille».
Dans une dimension où les relations, la communication, la sociabilité, se jouent essentiellement dans ce non-espace du virtuel des réseaux sociaux, nous donnant l’illusion de la proximité, le virus enlève la proximité, celle qui est bien réelle: personne ne doit se toucher, pas de baisers, pas de baisers, d’embrassades, de la distance, dans le froid du non-contact.
Depuis quand avons-nous pris ces gestes et leur signification pour acquis?
Dans un climat social où penser à soi est devenue la règle, le virus nous envoie un message clair: la seule manière de nous en sortir, c’est la réciprocité, le sentiment d’appartenance, la communauté, le sentiment de faire partie de quelque chose de plus grand, qui doit être pris en charge, et qui peut prendre soin de nous. La responsabilité partagée, sentir que nos actions dépendent non pas seulement de notre propre sort, mais du sort des autres, de tous ceux qui nous entourent. Et que nous dépendons d’eux.
Donc, si nous arrêtons la «chasse aux sorcières», de nous demander à qui la faute et pourquoi tout cela s’est produit, pour nous interroger plutôt sur ce que nous pouvons apprendre, je pense que nous avons tous beaucoup de matière à réflexion et à agir.
Parce qu’avec le cosmos et ses lois, de manière évidente, nous avons une dette excessive.
Il nous le rappelle au prix fort, avec un virus.
Qu’est-ce qui me rejoint dans ce texte? (chacun cite une phrase)
Temps de travail en couple (45 min)
10 min de réflexion personnelle
– Personnellement
- Dans ma situation personnelle et actuelle, qu’est-ce qui est pour moi une source de joie?
- Qu’est-ce qui est difficile pour moi personnellement?
- Ai-je découvert chez moi des ressources que je ne soupçonnais pas? Et / ou vérifié des ressources déjà familières?
- Ai-je découvert chez moides limites que je ne soupçonnais pas? Et / ou vérifié des limites déjà familières? Quels seraient les apprentissages que j’aimerais faire?
– COUPLE – ÉTAT DES JEUX
- Qu’est-ce que j’aime dans notre relation dans cette situation?
- Qu’est-ce qui est difficile pour moi dans notre relation dans cette situation?
- Comment pourrais-tu m’aider … j’exprime un besoin
- De quoi aurais-je besoin pour bien vivre pendant le reste de cette période de confinement?
– COUPLE – ASPIRATION
- Qu’est-ce qui me ferait dire que j’ai réussi – que nous avons réussi et optimisé ce temps?
- Quelles sont les 3 invitations et actions concrètes que j’aimerais vivre personnellement et ensemble dans cette période?
- Quelle invitation au changement puis-je accueillir?
Échange de 20 min
– Tout le monde partage ses pensées en 5 minutes, l’autre écoute et note sans interrompre
– Il reformule ce qu’il a entendu sur les peurs, les difficultés et les joies des autres, sur ces besoins et invitations
– Nous changeons
10 minutes de consolidation de notre plan d’action
– Tout le monde note les idées qui le rejoignent, ce qu’il propose pour mieux vivre et profiter de cette fois (3 min)
– Partager et valider 2-3 actions concrètes adaptées aux deux
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