Cheminer avec le poète en habitant du monde

Communauté

Dans les temps difficiles, il est bon d’avoir des compagnons de route qui aident à passer les épreuves, dans la fraîcheur de l’innocence et du réel, sur la terre et sous le ciel.


Les poèmes sont une ressource, ils peuvent irriguer la vie. « A chaque saison, son poème écrit la poète belge, Colette Nys-Mazure. Aujourd’hui, dans ce moment de l’hiver, du grand froid et de la neige, existe-t-il des paroles qui puissent nous revigorer ? Oui, sans nul doute, semble-nous dire Colette Nys-Mazure tout au long de son œuvre littéraire aux titres évocateurs. Je pense à La chair du poème, petite initiation à la vie poétique (2004), La vie poétique, j’y crois (2015), ou encore ce magnifique essai qui a fait connaître l’écrivaine au grand public, Célébration du quotidien (1997)Dans le poème de seuil en seuil, elle se laisse inspirer par l’hiver et inspire pour ce jour.

Le vent âpre balaie la plaine
Le froid renforcé ses pinces
Dans l’interminable obscurité
Sur guette la neige, sa fragile lumière

Elle est fragile la lumière du poème remis à notre mémoire et au cœur, quand la vie est âpre, la nuit longue, quand le froid enserre. Mais comme Colette Nys Mazure, on peut aller dans la vie avec les mots des poètes qui enchantent et aident à exister.

Chaque année, l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire attribue le prix Yves Cosson de poésie, comme pour nous souffler à l’oreille dans la bise de l’hiver : : « Passant pressé /ne hâte pas le pas / à tes côtés chemine le poète / c’est ton double badaud » (Yves Cosson). Le prix de poésie 2021 vient d’être remis, justement à Colette Nys-Mazure. Ici, on la connaît bien. Elle fréquente l’Anjou depuis longtemps, aime à se laisser inspirer en résidence poétique à Rochefort-sur-Loire, anime des ateliers « Lire, écrire, compter  » à Angers, ou encore rencontre les étudiants lors de séminaires ou de conférences à l’Université catholique de l’Ouest. Le jury littéraire, en saluant l’œuvre poétique de Colette Nys-Mazure, souligne combien la poète enchante le monde en inventant des images et des musiques qui ravivent les feux dans la nuit, éveillent l’attention vive au vivant. Elle nous dit combien nous avons besoin des poètes. Il y a trois ans, elle m’avait demandé de préfacer son livre Prières par tous les temps, qu’elle faisait paraitre aux éditions fidélité. Je vous conseille ce recueil qui permet d’affronter moins seule la traversée de jours et aller de l’avant, dans une prière :


Aide-moi à saisir l’instant, 
À entretenir la ferveur et l’éveil, 
À bondir alors que je demeure 
Tel un enfant qui n’ose se jeter 
Dans les bras grands ouverts.

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