Je m’appelle Angèle, j’ai 30 ans. J’habite à Caen et je suis mariée depuis 8 ans avec Nathanaël. Nous avons 3 enfants de 7 à 4 ans.
Pour arriver à parler d’écologie, je vais commencer par vous partager mon itinéraire spirituel.
J’ai grandi dans une famille catholique, pratiquante. Mes parents ont cheminé un temps avec la communauté du Chemin Neuf et moi également via les camps jeunes de mes 14 à 20 ans. J’ai beaucoup grandi spirituellement dans ce compagnonnage, appréciant la joie des chants et danses du renouveau charismatique, l’amitié avec d’autres croyants de mon âge et la profondeur des enseignements.
A vingt ans j’ai passé un an au École de la Foi à Coutances, une école portée par les 12 diocèses de l’Ouest, aujourd’hui fermée. Un an pour se former et grandir dans sa foi. J’y ai rencontré mon mari et approfondi mon goût pour l’aide aux autres. Nous avions notamment une « insertion pastorale » chaque semaine, je rencontrais des personnes âgées en maison de retraite.
J’ai également passé plusieurs semaines en foyer à l’Arche à Trosly Breuil cette année-là. Pendant mes études, j’ai également travaillé dans une maison de retraite. J’ai ensuite travaillé dans un cabinet de conseil pour la promotion du handicap dans les entreprises normandes.
Nathanaël est menuisier de formation. Suite à la fermeture de la dernière entreprise dans laquelle il était, il a été entrepreneur salarié dans une Coopérative d’Activité et d’Emploi un an. A la suite de quoi, un ami handicapé moteur est arrivé sur Caen et avait besoin d’auxiliaires de vie… La sensibilité au handicap étant partagée, il travaille à mi-temps auprès de lui depuis 4 ans.
Nos enfants sont arrivés en 2013, 2014 et 2016, tous bien rapprochés. Cela nous a amené à déménager 3 fois en 3 ans. Beaucoup de changements qui nous ont fait prendre conscience de tout ce que l’on a accumulé au fil des années… bien souvent « au cas où ».
En 2016, j’ai choisi de prendre un congé parental à la naissance du 3e pour être davantage présente à la maison. Et c’est pendant ces premiers mois à la maison que je tombe dans la marmite de l’écologie… via le fait maison et la démarche zéro déchet.
J’avais bien sûr suivi les événements de 2015 : la COP 21 et la publication de Laudato Si’, mais je n’avais pas eu le déclic de façon personnelle… Découvrir que je pouvais devenir autonome en faisant mes produits ménagers moi-même ou en découvrant des recettes de pain facile, etc… Un champ des possibles s’est ouvert !
En 2017, nous avons suivi une formation diocésaine appelée le “Parcours Nicodème“pour cheminer avec d’autres familles dans la foi. Au cours d’un week-end qui nous réunit à Lisieux, nous avons eu un enseignement sur l’importance pour les chrétiens d’être témoins dans le monde, en s’engageant par exemple en politique.
Et également en s’engageant dans la protection de l’environnement.
Çela résonnait tellement avec ce que l’on mettait en œuvre concrètement depuis des mois, qu’on a senti une grande invitation du Seigneur à poursuivre et à témoigner.
Lorsque mon cabinet conseil a annoncé un plan de licenciement, je me suis portée volontaire au départ. Je souhaitais promouvoir l’écologie dans mon travail. J’ai d’abord donné des ateliers zéro déchet bénévolement pour ensuite créer Effet Colibri !
C’est une entreprise d’accompagnement à la démarche zéro déchet, notamment via des conférences et des ateliers sur Caen. J’ai à cœur de montrer qu’une vie simple et alignée sur ses valeurs est possible.
Ma paroisse a été le premier lieu où j’ai donné une conférence! Il a commencé le label Eglise Verte dès 2018.
Une autre étape marquante de notre cheminement écologique a été l’auto-construction de notre Tiny House (une maison en bois sur remorque de XNUMX m².)Elle nous a amené à réfléchir sur nos besoins essentiels. Ca a été une belle aventure. Nous n’allons pas vivre dedans à 5 à temps plein mais y être les week end et vacances. Nous avons acheté un petit terrain sur laquelle nous allons faire un potager. Nous aimerions aussi la proposer comme ermitage à proximité de Caen pour toutes les personnes qui souhaiteraient se mettre au “vert” le temps d’une journée ou d’un week-end.
Nous avons dans le cœur de voyager avec elle, d’aller à la rencontre des écolieux et des communautés chrétiennes engagées dans l’écologie… J’espère que ça se concrétisera dans les années qui viennent !!
L’encyclique du Pape a mis des mots sur ce que nous vivons au quotidien!
“La sobriété qui est vécue avec liberté et de manière consciente est libératrice.
Ce n’est pas moins de vie, ce n’est pas une basse intensité de vie mais tout le contraire ; car, en réalité, ceux qui jouissent plus et vivent mieux chaque moment sont ceux qui cessent de picorer ici et là en cherchant toujours ce qu’ils n’ont pas, et qui font l’expérience de ce qu’est valoriser chaque personne et chaque chose, en apprenant à entrer en contact et en sachant jouir des choses les plus simples.
Ils ont ainsi moins de besoins insatisfaits, et sont moins fatigués et moins tourmentés.
On peut vivre intensément avec peu… Le bonheur requiert de savoir limiter certains besoins qui nous abrutissent, en nous rendant ainsi disponibles aux multiples possibilités qu’offre la vie !”
