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Le coup d’État militaire au Myanmar

Il y a quinze jours, à cette même antenne, vous nous avez parlé du coup d’état militaire en Birmanie qui stoppait le processus de démocratisation en place.  

Oui, le coup d’État militaire birman a interrompu brutalement le processus de démocratisation, et depuis plus d’un mois maintenant, la lutte pacifique engagée par le peuple s’oppose à la foudre et à la violence du pouvoir militaire. Le soir, des milliers de personnes tapent sur des casseroles et tout ce qui peut faire du bruit pour chasser les mauvais esprits et les démons. Des messages de mobilisation circulent sur les réseaux sociaux,  une vidéo postée sur Youtube appelle au retour de la démocratie et de la paix.
 

Comment réagissent les militaires au pouvoir ?

Ils déploient de plus en plus la force et la violence. Plus de 1,700 30 personnes ont été arrêtées depuis le putsch, dont une trentaine de journalistes. Les fonctionnaires qui font la grève seront licenciés ; les appels à la grève mettent à mal le régime.  

Le plus dramatique est la répression sanglante : on a pu voir des images des forces de sécurité en train de tirer à balles réelles sur des rassemblements pacifiques et d’emporter les corps inanimés de manifestants. L’État militaire veut dissimuler ses exactions sanglantes.  

Plus de 55 personnes ont été tuées depuis le début de l’insurrection pacifique contre le coup d’État. Malheureusement, l’ONU reste divisée à ce jour, et incapable de répondre aux « appels désespérés » de la population.

Il reste la prière.


Oui, on peut continuer à prier pour le peuple birman. Le 28 février, un des jours les plus sanglants avec 24 personnes tuées (de sources fiables au Myanmar), dont un bébé à naître, Ann Nu Thawng, une religieuse des Sœurs Xavières a entendu des coups de feu et des cris. Elle a décidé de sortir de son couvent et de se tenir dans la rue, face aux militaires armés : « J’ai vu, dit-elle*, des jeunes gens fuir les balles et poursuivis par des soldats. Moi je suis assez vieille pour connaître la réalité de la dictature, alors je me suis agenouillée et j’ai crié « vous pouvez me tuer mais ne tirer plus sur des jeunes ». Les soldats se sont arrêtés, désemparés. Selon le cardinal Charles Maung Bo, le courage de la religieuse a permis d’épargner, une centaine de manifestants qui se cachaient dans l’enceinte de l’église à Mytkina qui abrite aussi localement la mission de Fondacio. L’image de cette sœur à genoux a fait le tour du monde.
La sœur Anne Nu Tjawng conclut : « Comme religieuse, je prie avec mes sœurs pour le retour de la paix dans notre pays. Mais comme citoyenne, je sais que la prière ne suffit pas et qu’il faut agir. »  

* voir interview réalisée par Paul Sugy 

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