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Phase 1 du Congrès en Europe : basculons !

Une soixantaine de délégués et invités ont participé à la première phase du Congrès de Fondacio, en Europe

, du mardi 24 mai au soir au vendredi 27 mai 2022, à Versailles. Un forum sur le thème “Jeunesse, écologie et Fondacio : enjeux et perspectives” a eu lieu mercredi 25 mai. Puis les délégués ont fait le bilan des quatre dernières années, dans le but de définir de nouvelles orientations pour le prochain mandat.

Jour 1 : le cri de la jeunesse

Après le Togo et la Colombie, c’était au tour de la France d’accueillir la première phase du Congrès de Fondacio, pour le continent européen, du mardi 24 en soirée au vendredi 27 mai. Une soixantaine de délégués européens, membres du Conseil et invités se sont réunis au tiers-lieu de l’Ermitage, à Versailles.

Un forum sur la jeunesse et l’écologie s’est tenu mercredi 25 mai. “Nous avons choisi d’inviter des jeunes et des partenaires pour se laisser déplacer et écouter ce qui nous déroute”, explique François Prouteau, président de Fondacio.

“Nous sommes à quatre ans après le dernier Congrès. Il nous reste un an avant le nouveau : le chemin n’est pas complètement terminé et on prépare l’avenir. Quelles sont nos priorités ? Aux Philippines, on s’est redit que notre but était de construire un monde plus humain, plus juste et plus fraternel avec les autres habitants de la terre, humains et non humains. C’est tout le sens de la démarche écologique dans laquelle nous sommes engagés.

Dieu nous appelle à être debout. Il nous enjoint à sauvegarder notre maison commune, pour conduire un chemin de transformation et de service.”

Temps de louange avant le lancement du forum, mercredi 25 mai 2022.

Cinq témoins extérieurs

Délégués et invités ont, dans un premier temps, partagé des questions “brûlantes” sur le thème de l’écologie et de la jeunesse. Puis quatre personnalités extérieures à Fondacio ont pris la parole :

  • Sixte Morat, délégué général de Misericordia. Cette association développe des projets sociaux et pastoraux dans les quartiers périphériques de Santiago, Buenos Aires, Aubervilliers et New York (Bronx).
  • Tanguy Descamps, qui a recueilli, dans son livre Basculons dans un monde vi(v)able, 30 témoignages de jeunes engagés joyeusement au service de la planète.
  • Adrien Louandre, délégué diocésain chargé d’écologie intégrale à Angers, qui a témoigné de sa double conversion. Il a interpellé : “Rendez-vous compte de la force de Fondacio dont le charisme repose sur les quatre piliers de l’encyclique Laudato Si, du pape François: la relation à soi, aux autres, à Dieu et à la nature. Vivez votre charisme à fond !”
  • Pierre Thomas, de l’association Le Rocher. Celle-ci œuvre à bâtir une société plus juste et fraternelle dans les quartiers français, autour de trois axes : l’éducation, l’aide aux parents et l’insertion sociale et professionnelle.
De gauche à droite : Sixte Morat, Tanguy Descamps, Adrien Louandre et Pierre Thomas.

En soirée, le jésuite et auteur Xavier de Bénazé a présenté son travail sur le campus de la transition, dans l’est parisien : “Être cohérent est essentiel pour donner envie de nous rejoindre et pour contribuer à des enjeux plus grands sur le plan de la société. S’engager dans une relation à soi, aux autres, à Dieu, à la nature. Enfin, pour oser honorer la dimension spirituelle. L’important c’est : enracine-toi, peu importe ta religion ! Si, pour toi, l’enracinement passe par la nature, la permaculture, cherche, trouve et enracine-toi.”

Xavier de Bénazé, jésuite et auteur, a donné une conférence à l’Ermitage, mercredi 25 mai 2022.

Jour 2 : le cri de Fondacio

Jeudi et vendredi, les délégués ont travaillé en petits groupes à l’actualisation du charisme de Fondacio, pour la prochaine mandature, en 2023. Nicolas Cordier, du Conseil, a souligné la nécessité pour Fondacio d’actualiser son charisme : “Le charisme est un don de Dieu pour l’humanité de Son amour, de Sa grâce, pour le bien de l’Église et le salut du monde. Depuis le début, Fondacio est mu par ce saisissement de l’amour du Christ. Cela nous transforme et nous amène à agir dans le monde.”

L’enjeu, poursuit Nicolas Cordier, est de “présenter le christianisme de façon apaisante pour le monde moderne, qu’il puisse être savoureux pour nos contemporains. C’est aussi de repenser l’annonce de la Bonne nouvelle. Être le levain dans la pâte qui peut élargir le cercle. Nous sommes tous coresponsables de l’actualisation de ce charisme.”

Quatre témoins internes

Jeudi matin, quatre membres de Fondacio ont pris la parole. Gabrielle Ethève, de l’Ermitage, a témoigné sur le thème de la prise de responsabilité des jeunes à Fondacio.

Puis Thierry Lechat, responsable de Fondacio à Grenoble, a parlé de l’homo-sensibilité. Il a partagé son vécu de la différence au sein de notre mouvement :

En choisissant de me marier, j’espérais être guéri par Dieu. J’ai entamé un long chemin. Trois choses m’ont marqué : tout ce qui s’est passé autour du mariage pour tous. J’en ai beaucoup souffert. J’ai aussi souffert de la position de l’Église. Ensuite, le refus de la permanence à une jeune qui avait affiché officiellement son homosexualité. Enfin, les abus dans l’Église. Pour moi c’était incompréhensible, je ne le vivais pas facilement et j’étais incapable d’en parler de peur d’être dévoilé dans ce que j’étais. Aujourd’hui, la sexualité est beaucoup moins taboue en France. Quelle parole de vie Fondacio peut-elle porter aux jeunes ? Quelle place pour les personnes différentes au sein de Fondacio ?

Benoît Vignon, permanent depuis dix ans, a quant à lui parlé des réalités et du vécu de la permanence. Enfin, Laurence Guérid, responsable du pôle social à l’Ermitage, a partagé son expérience quant à l’accueil réservé aux plus pauvres.

“Je me suis nourri de vos cris”

A l’issue de ces témoignages, François Prouteau a rebondi : “Il y a beaucoup d’énergie, d’enthousiasme, de joie et de gravité aussi. Je retiens des attitudes. Tout part d’une manière de vivre l’Évangile, comme fondement pour aller de l’avant. Cette réalité nous convoque en profondeur dans la démarche synodale. Cela me met en joie. J’ai le souci qu’on soit concret.”

Catherine, participante du Congrès, a ajouté : “Je repars avec beaucoup d’énergie et la conviction que Fondacio est en mouvement, se questionne. Merci ! Je vous souhaite le meilleur et, dans ce meilleur, je serai !” “Les témoignages m’ont beaucoup touché”, a pour sa part partagé Daniel. “Je me suis nourri de vos cris. Ça continue de me mettre en mouvement.”

Jour 3 : le cri de Nicusor

Le programme de la troisième matinée du Congrès a été bouleversé par le témoignage, ou plutôt le cri du cœur, de Nicusor Golisteanu, responsable de Fondacio en Roumanie : “J’ai réalisé que les réalités ne sont pas les mêmes pour tous.” La Roumanie partage “environ 40% de ses frontières” avec l’Ukraine. “Il y a eu beaucoup de combats et de bombardements à 15km de la frontière et 30km de l’un de nos projets”, a précisé Nicusor, qui a aussi pris conscience qu’il pouvait être appelé à se battre “car j’ai moins de 40 ans. Je ne suis pas préparé à ça. Les personnes de notre communauté se posent aussi des questions, tous ont moins de 40 ans…”

Pendant un mois, au début de la guerre, “c’était très difficile”, a-t-il poursuivi. “On se demandait si on devait aller se cacher dans les montagnes. On s’est retrouvé avec des personnes à nos portes qui venaient mendier. Elles ne parlaient pas la même langue que nous mais étaient des orthodoxes, comme nous. Voilà le contexte dans lequel nous sommes depuis le début de la guerre. C’est pour cela que ça m’a énervé qu’on ne soit pas dans le “faire”, dans l’action. Peut-être nous sera-t-il difficile de voyager à l’avenir. Je ne veux pas me retrouver avec le regret de n’avoir rien fait ici. »

Actualité de Fondacio en Roumanie

“Notre communauté est très active et change chaque année”, a rapporté Nicusor. “Nous n’avons pas de permanent. Nous sommes tous bénévoles. C’est pour ça qu’on doit être très précis. Nous avons arrêté des activités que nous faisions depuis longtemps et qui n’avaient pas d’avenir.”

Actuellement, Fondacio porte deux projets en Roumanie :

  • Tout prêt de la frontière avec l’Ukraine et la Moldavie s’étend une région pauvre et moins développée, où le taux de violences domestiques est élevé tout comme le nombre d’enfants abandonnés. “Nous avons acheté un terrain de 6000 m2, il y a six ans, où on a construit un centre d’activités“. Ce dernier bénéficie à environ 1500 personnes. Il comporte : un centre médical, un lieu pour les enfants abandonnés et une aire de jeux.
  • Il existe encore en Roumanie de petits villages isolés dans les montagnes, pas connectés aux routes, à l’eau, à l’électricité. “Une journaliste de la télévision nationale a réalisé un reportage sur ces villages. Nous avons démarré un projet ensemble pour que les populations locales ne quittent pas leurs villages.” Avec l’aide d’étudiants de l’IFF Europe, “nous avons rénové une école, créé un centre d’activités et deux projets d’économie sociale”. Un reportage a été réalisé pour la télévision nationale sur ces étudiants et Fondacio.

“Il faut réaliser que le monde change. On ne peut pas attendre encore cinq ans de terminer les projets”, a interpelé le responsable de Fondacio en Roumanie. Pour François Prouteau, “nous sommes tous invités à nous laisser interpellés, à être plus proches de nos frères, concrètement. Soyons attentifs à l’élan que le témoignage de Nicusor va provoquer en nous. Nous allons chercher à rendre présentes ces réalités qu’il évoque.”

Actualité de Fondacio au Royaume-Uni

Maddy Edwards, responsable de Fondacio outre-Manche, nous présente les activités menées par sa (petite) communauté :

En cours de réalisation

Conclusion : agissons, basculons !

Cécile Villegas, de l’équipe organisatrice du Congrès, a partagé son ressenti à l’issue de ces quatre jours à l’Ermitage : “On a vécu une expérience très forte. On a laissé parler l’Esprit. C’était très dense, avec beaucoup de témoignages et d’écoute. L’idée était aussi d’entendre des personnes extérieures à Fondacio sur la jeunesse. Le cri de Nicusor nous a bousculés dans notre confort. Il nous a transcendés. Nicusor nous a transportés dans sa réalité. Il nous a amenés à nous déplacer. Je l’ai vécu comme une pierre symbolique sur le chemin. Cela va marquer un point de plus dans cette démarche synodale, après l’Afrique et l’Amérique latine. Cela met aussi en lumière l’importance des phases 1.”

Vasile Gradjian, de Fondacio en Roumanie, retient : “Je me réjouis de ce retour au présentiel, après deux ans à distance.” Quant à Marc Fornari, président du Gad (Groupe d’aide au discernement) : “Les jeunes se sont fait entendre et ont pris leur place. Ça m’a vraiment déplacé. On a entendu de jeunes témoins qui sont très engagés. Il y a vraiment un avenir pour Fondacio, dans cette alliance intergénérationnelle. Nous devons avancer ensemble. Le cri de Nicusor m’a vraiment bouleversé. Pour moi, une nouvelle étape doit s’ouvrir aujourd’hui.”

Enfin, Yvonne Altorfer, membre du Conseil et chargée de la préparation et de l’animation du Congrès, souligne : “Après deux ans de Covid, c’était vital de recréer des liens. C’est pourquoi nous avons écouté l’Esprit et organisé ces phases 1.”

4e volet en Asie

Après le Togo, la Colombie et la France, le 4e volet du pré-Congrès aura lieu en août en Asie. Un forum sur les “Mouvements de vulnérabilité, exploration des moyens de subsistance, du développement et de la migration dans une Asie meurtrie”, post-Covid, se tiendra les samedis 13 et 20 août 2022. Les délégués se réuniront ensuite en groupes de travail les 26, 27 et 28 août.

Pour s’inscrire aux deux jours de forum et y assister, en ligne, il suffit de scanner le code ci-dessous avec l’appareil photo de votre smartphone :

“Nous aurons ensuite du temps pour mûrir toutes ces premières phases et monter vers l’élection, en mars 2023, lors de la 3e et dernière phase du Congrès“, précise Yvonne. “Elle se tiendra au Togo, là où nous avons mis les premières pierres lors de la phase 1, en février.”

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