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François Prouteau: « En mai, fais ce qu’il te plaît »

“En mai, fais ce qu’il te plaît” (en mai, faites ce que vous voulez) – “ne jamais exercer d’influence jusqu’à ce que mai soit sorti”, dit le dicton, … 

Oui, mais pas tout à fait, quand même.  Car du côté météo, cette semaine s’annonce grise et pluvieuse, notamment mercredi. Quoi qu’il en soit, mercredi est le jour d’une embellie notoire sur le front des réouvertures, premier jalon d’une liberté retrouvée progressivement sur les terrasses des restaurants et des cafés, des cinémas, théâtres et salles de spectacles. Mais tout cela dans le respect des jauges imposées et des distanciations sanitaires qui demeureront, même quand ce sera la fin des restrictions imposées dans nos activités sociales, le 30 juin prochain. On espère toutefois pouvoir retirer le masque en extérieur, cet été, comme l’a indiqué le Ministre de la Santé, Olivier Véran (le 4 mai sur Europe 1)

Si les semaines à venir sont donc sous le signe de l’ouverture, les libertés de l’été 2021 seront tenues par des protocoles sanitaires, dans les centres d’été accueillant des mineurs ou dans les résidences de tourisme. Recouvrer sa liberté, oui mais avec un cadre, et sans doute, une conscience nouvelle des limites.
 

Serions-nous entrés dans un âge des limites ?

Oui, je le pense, et même si on perçoit dans cette expression une part de frustrations, on se souvient qu’apprendre à vivre nos libertés humaines dans le cadre de limites, c’est devenir adulte. Car embrasser les limites, c’est s’adapter à notre condition humaine, être à la fois robuste et vulnérable, vivre en humain capable d’être altéré par l’autre et par la vie, par les bons et les mauvais virus. On en a fait les frais, ces quinze derniers mois, parfois de manière dramatique. Pour autant, sans être complètement sortis de la pandémie, nous parlons maintenant du monde après “.


Nous sommes passés ailleurs comme l’indique le livre Cahier des Tendances 2021 (Éditions de l’aube, 2021) qui cherche à analyser tout ce qui change. Dans cet ouvrage qui vient de paraître, il est question par exemple de ces « Zoom towns », ces villes qui attirent de nouveaux télétravailleurs, alliant un plus grand espace de vie, moins de transport quotidien et la proximité de la nature. Je retiens de la lecture du  Cahier des Tendances 2021,trois leitmotivs. En premier, nous sommes arrivés à l’âge des limites qui appelle à des conversions pour un nouveau “vivre ensemble». Le second leitmotiv est que cette ère est systémique et dictée par le vivant : « tout se tient, tout est lié ».Comme le soulignent dans cet ouvrage, Nathanaël Wallenhorst et Renaud Hétier, la prise de conscience de cette injonction du vivant doit conduire à provoquer  “une politique du vivant, d’une radicalité inédite“. Le troisième leitmotiv touche à la bienveillance vis-à-vis de toute initiative pouvant porter de bons fruits dans ce changement de monde, afin qu’elle puisse avoir lieu, mûrir dans un espace intérieur ou extérieur à nos habitations ou à nos villes, trouver un jardin où se cultivent les bonnes idées.

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